12 avril 2023
Dans le cadre d'un nouveau partenariat avec « GéoLitt - écritures vagabondes », nous publions, à un rythme hebdomadaire, une série de textes historiques écrits par des écrivains-voyageurs sur le Sri Lanka.
D. H. Lawrence, écrivain anglais dont l'œuvre est à jamais associée au parfum de scandale qu'a suscité son roman sulfureux, L'Amant de lady Chatterley (1928), passa quelques semaines à Ceylan en l’an 1922. En effet, en route vers les Amériques via l'Orient, les Lawrence firent escale à Colombo avant de passer trois mois en Australie, un séjour durant lequel il rédigea Kangourou (1923), son roman le plus politique dans lequel il renvoie dos à dos fascisme et communisme.
Durant leur bref séjour ceylanais, colonie britannique à l'époque, les Lawrence eurent l’occasion de se rendre sur les hauteurs de Kandy. Voici ce que la ville sacrée centenaire au climat tempéré inspira à l’auteur anglais.
Auteur: David Herbert Lawrence (1885-1930) / Françoise Du Sorbier (Traduction)
Editeur: La Quinzaine Littéraire Louis Vuitton (la collection « Voyager avec…)
Année de publication: 2001
Publié à : Paris
Lake View Estate
Kandy
Ceylan.
24 mars 1922
Ma chère sœur,
Ton anniversaire est passé et je ne t’ai rien envoyé. Mais nous avons été très occupés et n’avons pas eu un moment à nous. Tu trouveras ci-joint un morceau de dentelle de Ceylan, que les femmes d’ici font à la main, et une petite bourse, qui peut servir d’étui à cigarettes, tissée à la main. Ils tiennent facilement dans une enveloppe.
Nous sommes depuis une semaine dans ce bungalow. Il est situé environ à un kilomètre et demi ou deux kilomètres de Kandy et donne sur le lac en contrebas : c’est très joli. Il est sur la colline, dans une sorte de domaine à demi -sauvage – cocotiers et cacaoyers, une vraie brousse, on dirait presque la jungle. Nous avons quatre domestiques : deux hommes, une ayah, et un boy de quinze ans, mais rien n’est jamais fait sauf les repas.
Le soleil est brûlant – nous avons des casques et des vêtements blancs – mais il est très agréable de rester assis. Quand on bouge, on transpire. Le bungalow est très spacieux, à peine meublé ; il n’y a que des chaises et une ou deux tables. Cela ne manque pas de charme, mais je ne sais pas combien de temps nous resterons ici.
Ce site utilise des cookies provenant de Google pour fournir ses services et analyser le trafic. Votre adresse IP et votre user-agent, ainsi que des statistiques relatives aux performances et à la sécurité, sont transmis à Google afin d'assurer un service de qualité, de générer des statistiques d'utilisation, et de détecter et de résoudre les problèmes d'abus.
OK